Sophia Huang et le mouvement « riz-lapin » ou le « #Me too » de la Chine.

Mouvement #metoo en Chine

Sophia Huang et le mouvement « riz-lapin » ou le « #Me too » de la Chine.

Sophia Huang ou Huang Xueqin (chinois : 黄雪琴), née dans la province du Guangdong (Chine), est une journaliste et militante féministe chinoise. Elle est connue pour avoir participé au mouvement #YeWoShi (#MeToo) contre le harcèlement sexuel en Chine et avoir couvert les manifestations de 2019 à Hong Kong. Elle est actuellement détenu en prison… En effet, cette militante féministe a été arrêtée mi-octobre à Canton parce qu’elle avait participé à une manifestation à Hong Kong. Depuis, sa famille est sans nouvelle… Outre son engagement aux côtés du mouvement de contestation hongkongais, c’est aussi le combat qu’elle mène depuis des années pour la cause des femmes en Chine continentale qui dérange.

Un tabou dans la Société Chinoise

Sophia Huang Xueqin s’était fait connaître en révélant plusieurs cas de harcèlement sexuel en Chine, levant un tabou dans la société, relayant dans le pays le plus peuplé du monde, le mouvement #Metoo lancé aux États-Unis. Elle avait répondu à des interviews de médias étrangers sur ce sujet délicat, recevant de nombreux soutiens de femmes chinoises, libérant la parole.

S’inspirant de son expérience personnelle, car en 2017, elle avait rendu publique la façon dont elle avait été victime d’agression sexuelle alors qu’elle travaillait pour des médias d’État à Guangzhou. Elle réalise fin 2017 un sondage en ligne sur les harcèlements subis par les femmes journalistes.

https://www.facebook.com/watch/?v=2566781910072949 (à copier-coller le lien fonctionne)

Dans son sillage, les langues se délient, les témoignages de harcèlement ou d’agressions sexuelles se répandent sur les réseaux sociaux. Un professeur d’université est évincé, une star du petit écran incriminé. Le mouvement éclabousse principalement des hommes très en vue. Dans les sphères privées ou sur le lieu de travail, les recours légaux s’avèrent plus difficiles. Car même si l’égalité des sexes est défendue depuis des décennies en Chine, elle n’a pas percé dans une société traditionnellement patriarcale.

Elle a également créé une plateforme numérique, « Anti Sexuel Harassment », apportant assistance et dispensant des conseils aux femmes victimes d’agressions sexuelles.

Dès la fin du XIXe siècle, des femmes se sont organisées pour réclamer le droit de vote. D’autres revendications sont ensuite portées après 1949 par la Fédération nationale des femmes, puissante organisation chapeautée par le Parti communiste. Mais en dépit du discours officiel, les inégalités entre les sexes restent profondes.

Oppression de la dictature chinoise

Le 9 juin, Sophia Huang Xueqin a participé à une mannifestation populaire à Hong Kong, dont l’étincelle a été un projet de loi qui allait faciliter l’extradition de suspects vers la Chine continentale. Elle s’était mêlée à la foule et avait longuement retranscrit la journée sur son blog. Elle y raconte notamment la censure à l’œuvre sur les applications de messagerie instantanée, l’empêchant de partager des informations sur les événements avec ses amis. Elle y confie aussi son découragement face à l’absence de prise en compte de la manifestation par le gouvernement local.

Son arrestation le 17 octobre 2019 pour motif de « trouble de l’ordre public » semble s’inscrire dans la grande reprise en main en cours à Hongkong contre les manifestants, dont plus de 2300 ont été arrêtés depuis le début du mouvement, selon la police. Dans l’ancienne colonie britannique, les accusés ont droit à une protection judiciaire en vertu du concept «un pays deux systèmes». Un luxe dont ne bénéficie pas Sophia Huang Xueqin, ni les nombreuses voix dissonantes qui «disparaissent» régulièrement dans les cachots de la seconde puissance mondiale, dans l’indifférence de l’opinion chinoise, étroitement encadrée par les censeurs. «Si on continue à rester silencieux, on devient complice» rappelle néanmoins un rare post favorable à la jeune femme, reprenant le mot d’ordre de «Metoo».

« Elle était dans le collimateur des autorités depuis un moment, harcelée, tout comme sa famille, par la police. »  Une militante de Feminist Voices

47 journalistes emprisonnés en Chine

Figure du militantisme féministe chinois, Lü Pin a dénoncé l’arrestation de Sophia Huang Xueqin auprès de Deutsche Welle« La police la harcèle, elle et sa famille, depuis 2018. Son arrestation est un coup dur pour les mouvements féministes chinois, et pour l’ensemble de la société », a-t-elle alerté.

La répression, par le gouvernement chinois, des activistes et des journalistes est fortement dénoncée par les organisations non gouvernementales. Selon le recensement annuel des prisons du CPJ, la Chine serait le deuxième pays comptant le plus de journalistes emprisonnés : fin 2018, ils étaient 47.

« Ces dernières semaines, de plus en plus de militants, dauteurs et de citoyens ordinaires ont été arrêtés ou harcelés par les autorités chinoises pour avoir exprimé pacifiquement leur soutien aux manifestations de Hong Kong, a déclaré Wang Yaqiu, chercheur du groupe de défense des droits de l’homme Human Rights Watch à Hong Kong. Toute expression didées libérales ou démocratiques constitue une menace pour leur pouvoir. »

Sources:                                                                 1)https://www.acatfrance.fr/actualite/la-journaliste-qui-a-lance-metoo-en-chine-detenue-depuis-un-mois

2) https://information.tv5monde.com/terriennes/sophia-huang-xueqin-une-pionniere-de-metoo-en-prison-en-chine-329657

3) https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/67796/reader/reader.html#!preferred/1/package/67796/pub/96646/page/6

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Carine est la fondatrice de Asianqueens_takeover.

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